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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/399

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HISTOIRE

roisses soulevées, il jugea à propos de rétrograder jusqu’au point d’où il était parti, et où ses gens, gagnés par les émissaires de Chambly, l’abandonnèrent presque tous ; ce qui l’obligea de se retirer au plus vite à Québec, après avoir fait enlever les armes et les poudres qu’il y avait à Sorel et aux Trois-Rivières. Le fort St.-Jean n’ayant plus d’espoir d’être secouru, s’était rendu le 3, après 45 jours de siége ; et la garnison, au nombre de 500 hommes, sortit avec les honneurs de la guerre et demeura prisonnière, le vainqueur permettant aux officiers des troupes et aux volontaires canadiens de garder leurs armes comme un témoignage honorable de leur courage.

Les succès inespérés qui couronnaient ainsi la cause des Américains dès son début, leur coûtèrent à peine quelques soldats, en comptant même ceux qu’ils perdirent à la Longue-Pointe près de Montréal, lorsque le colonel Allen et le major Brown voulurent surprendre cette ville, à la tête de 300 hommes, en l’attaquant des deux côtés à la fois et en profitant des intelligences qu’ils avaient dans ses murs. Cette entreprise hardie manqua faute de pouvoir coordonner les mouvemens. Allen seul put traverser dans l’île à la tête de 110 hommes, et ayant été rencontré par le major Carden, sorti de Montréal avec 300 volontaires