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HISTOIRE

légiées s’étaient alarmées, et leur agitation finit bientôt par influer de la manière la plus efficace sur les événemens, en persuadant aux habitans que tout cela n’était qu’une illusion à laquelle ils se repentiraient, avant long-temps, d’avoir ajouté foi. Pour arrêter la défection, Montgomery ne voyait de remède que dans la prise de Québec et la destruction du foyer de royalisme qui s’y était conservé. Il crut donc devoir précipiter la fin du blocus ; et il se prépara à profiter de la première nuit favorable qui s’offrirait pour tenter l’escalade. Celle du 30 au 31 décembre parut propice pour l’entreprise ; elle était fort obscure, et il tombait une neige épaisse poussée par un gros vent dont le bruit empêchait de rien entendre de loin. Avant de marcher à l’assaut, il harangua ses troupes qui formaient à peine 13 à 1400 hommes effectifs. Avec une pareille disproportion de forces, il ne pouvait compter, pour réussir, que sur une surprise ; et déjà, depuis plusieurs jours, le gouverneur connaissait par des déserteurs le projet des assiégeans, et tous les postes de Québec avaient redoublé d’attention. Montgomery divisa ses troupes en quatre corps : le premier, composé des Canadiens du colonel Levingston, devait faire une fausse attaque contre la porte St.-Jean ; le deuxième, commandé par le major Brown, devait mena-