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DU CANADA

détachement soutenir les troupes qui combattaient dans la basse-ville. Aussitôt que ces troupes furent arrivées, il fut décidé de prendre l’offensive et d’attaquer l’ennemi. En conséquence, le capitaine Dambourges avec les Canadiens sautèrent en dehors des barricades et allèrent planter les échelles enlevées aux Américains contre la première maison qu’ils occupaient, et qui fut prise d’assaut.[1] Le major Nairne en fit autant de son côté. Ces deux officiers se portèrent ensuite aux maisons suivantes qu’ils enlevèrent de la même manière les unes après les autres.

Les Américains se trouvaient assaillis de tous les côtés à la fois. Refoulés en tête, abordés vivement en queue, cernés par des forces supérieures et leur ligne de retraite coupée, ils continuèrent en vain la résistance quelque temps ; ils durent poser les armes. Toute la colonne d’Arnold fut faite prisonnière ; et le gouverneur, profitant de sa victoire, fit enlever, après la retraite des ennemis, la batterie qu’ils avaient élevée à St.-Roch et qui n’avait pas cessé de tirer sur la ville durant l’attaque.

  1. « Le Sr Dambourges monta par une fenêtre par le moyen des échelles enlevées à l’ennemi suivi de plusieurs Canadiens, défonça la fenêtre du pignon de la maison. Il y trouva plusieurs Bastonnais. Après avoir tiré son coup de fusil, il fonça avec sa bayonnette et entra dans la chambre avec plusieurs Canadiens qui le suivaient animés d’un même courage, lesquels jetèrent la frayeur parmi les Bastonnais, qui se rendirent prisonniers. » — (Journal de Sanguinet).