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HISTOIRE

d’encourager le négoce avec les sauvages, et d’assurer les Canadiens que leur commerce étranger serait mis sur le même pied que celui du reste de la confédération.

Les commissaires, partis de New-York le 2 avril (75), n’arrivèrent à Montréal encore en possession des troupes du congrès, que le 29. Franklin resta dans cette ville jusqu’au 11 mai, qu’il repartit pour son pays, peu de jours après la levée du siège de Québec ; et le lendemain, le Dr J. Carroll le suivit. Franklin n’avait pas été long-temps en Canada sans se convaincre que leurs efforts seraient inutiles. Les Canadiens savaient la part qu’il avait prise lui-même pour engager l’Angleterre à faire la conquête de leur pays, quinze ans auparavant ; l’antipathie nationale, fruit des longues guerres, qui existait entre les deux peuples, avait pu dormir ; mais elle était facile à réveiller ; et il en vit bientôt lui-même la preuve par des manifestations publiques.

Au reste, l’objet des commissaires était, ainsi qu’on vient de le voir, d’engager les Canadiens à joindre les révolutionnaires, ou du moins à rester neutres ; et dans ce dernier cas, à faciliter l’occupation militaire de leur pays, afin que l’on pût s’y maintenir même malgré eux si cela était ensuite nécessaire. Mais cette dernière alternative étant devenue impossible, ils s’étaient décidés à se retirer.