Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/431

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
430
HISTOIRE

cédures avec une attention scrupuleuse, qui méritait leur respect et leur gratitude. À cela le Dr Carroll répliqua que le congrès avait expressément déclaré que si les Canadiens voulaient se réunir aux provinces qu’il représentait pour revendiquer leurs droits constitutionnels, leur culte et la propriété des ordres religieux, seraient respectés et garantis, et que les catholiques, au lieu d’être simplement tolérés, comme ils l’étaient par l’Angleterre, auraient des droits égaux à ceux des membres des autres religions. Quant à ces assurances, dirent les prêtres canadiens, le gouvernement britannique ne nous laisse rien à désirer ; tous les monastères jouissent de leurs biens ; les missions fleurissent, et l’autorité va jusqu’à rendre les honneurs militaires à nos cérémonies religieuses ; et d’après le principe que la fidélité est due à la protection, le clergé ne peut enseigner la doctrine, que la neutralité est compatible avec ce qui est dû au gouvernement établi. Cette politique judicieuse et libérale, ajoutait-on encore, avait inspiré aux Canadiens des sentimens de loyauté, que la conduite du peuple et des corps publics de quelques-unes des colonies unies n’avait fait qu’affermir. On rappela à ce sujet à Carroll que dans les colonies dont il vantait tant la libéralité, la religion catholique n’avait jamais été