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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/432

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DU CANADA

tolérée ; que les prêtres en étaient exclus sous des peines très sévères, et que les missionnaires chez les sauvages étaient traités avec rudesse et cruauté ; que les Canadiens n’étaient pas persuadés que ces mesures rigoureuses fussent imposées par le gouvernement royal ; que lorsqu’il s’agissait de catholiques l’on n’était jamais bien prompt à faire respecter le droit sacré de conscience, et qu’enfin il y avait de grandes contradictions entre l’adresse du congrès au peuple de la Grande-Bretagne du 21 octobre 1774 et celle au peuple du Canada ; que l’acte de Québec de la même année ne faisait que confirmer ce droit de conscience en garantissant aux Canadiens le libre exercice de la religion catholique et la jouissance de leurs biens religieux, et en les dispensant du serment du test ; et que cependant le congrès, dans son adresse au peuple anglais, avait demandé la proscription de leur religion, de leurs lois et de leurs institutions, en un mot leur complet asservissement. Comment, après la manifestation de sentimens si hostiles, le clergé lui-même peut-il recevoir avec confiance, avec faveur, la déclaration qu’il fait presque dans le même temps dans son adresse aux Canadiens, en disant : « Nous connaissons trop bien les sentimens généreux qui distinguent votre nation pour croire que la différence de religion