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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/440

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DU CANADA

district de Montréal ; mais elle manquait de tout, à tel point que les chefs furent obligés de faire prendre de la farine de force chez les marchands, en promettant de la payer, pour leur subsistance journalière. Cet ordre reçut la sanction des deux commissaires, Chase et Carroll, qui le justifièrent auprès du congrès, en déclarant que c’était pour empêcher un pillage général, qui aurait pu finir par le massacre des troupes et d’un grand nombre d’habitans. Ces deux envoyés partirent à la fin de mai de Montréal pour rentrer dans leur pays. Ils rencontrèrent le général Sullivan à St.-Jean, qui amenait un nouveau renfort de 1,400 hommes, avec lequel il s’avança jusqu’à Sorel ; ce qui porta l’armée américaine à 5,400 bayonnettes. Mais elle était hors de proportion avec l’armée arrivée d’Angleterre, où la nouvelle des soulèvemens en Amérique avait causé la plus grande sensation.

L’aspect des affaires coloniales avait amené la résignation d’une partie du ministère anglais, quoique la grande majorité du parlement impérial se fût prononcée pour la soumission des rebelles par la force des armes. Le gouvernement craignant que la cause américaine ne trouvât trop de sympathie chez le peuple anglais, et que la désertion ne se mît dans ses propres troupes, attendu que plusieurs de