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HISTOIRE

vertues guerrières en si peu de temps ; que presque tous en masse ils avaient voulu garder la neutralité dans la lutte entre l’Angleterre et ses anciennes colonies, et qu’enfin, dans son armée de 8,000 hommes, Burgoyne n’avait que 148 combattans de cette nation, lesquels furent presque tous tués ou pris à l’affaire de Bennington, et que ne l’eussent-ils pas été, il ne pouvait raisonnablement espérer avec un pareil nombre d’influer en rien sur le sort de la campagne. Burgoyne se plaignit aussi en termes peu mesurés de la conduite de M. de St.-Luc comme commandant des sauvages ; mais cette officier repoussa facilement les attaques d’un homme qui était meilleur parleur que capitaine.

Comme nous venons de le dire, le désir bien décidé de la masse des Canadiens était alors de rester neutres dans la lutte des États-Unis. En vain le congrès les invita-t-il une seconde fois à se joindre à eux, en vain Washington lui-même fit-il la même chose, le peuple resta sourd à tous leurs appels. Le comte d’Estaing, chargé du commandement de la flotte française qui croisait dans les parages de l’Amérique en 1728, n’eut pas plus de succès dans l’invitation qu’il leur adressa, et dans laquelle il leur rappelait les liens naturels qui les unissaient à la France ; qu’étant, du même