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DU CANADA.

Lorsque le baron Dieskau fut amené dans le camp du commandant anglais, celui-ci, avec une humanité qui l’honore, le fit transporter dans sa tente et voulut qu’il fût pansé avant lui. Il montra à l’infortuné général tous les soins et toutes les attentions qu’il aurait eus pour un ami, et que Dieskau n’oublia jamais. Ce général resta prisonnier jusqu’à la fin de la guerre, tantôt à New-York jusqu’en 1757 et tantôt en Angleterre. Il languit jusqu’en 1767 qu’il mourut des suites de ses blessures, à Surène, près de Paris.

Comme Braddock, le général Dieskau dut tous ses malheurs au ridicule attachement pour la discipline européenne, et au mépris qu’il fit des avis du gouverneur et des officiers canadiens sur la manière de conduire la guerre en Amérique. Une opiniâtreté déplacée, fondée sur des informations inexactes, et le peu de cas qu’il faisait des troupes provinciales, le firent persister à attaquer avec des soldats fatigués des troupes retranchées et deux fois plus nombreuses que les siennes. Il y sacrifia l’élite de ses soldats inutilement, et fit perdre aux Canadiens la confiance qu’ils pouvaient

    time, and the breast work secured our men." — " They (French) made a bold attack and maintained it bravely ; our cannon and breast work saved us." — " We were effective about 2,200 at the time of the engagement."Documens de Londres.