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HISTOIRE

la rapacité des blancs, qui leur arrachent le dernier pouce de terre qui leur reste ; et ils cherchent à prolonger une agonie qui doit finir par la mort à laquelle la civilisation seule pouvait les faire échapper.

Cependant l’arrivée des 6000 auxiliaires du comte de Rochambeau, la coopération la plus active des flottes française et espagnole, et l’adjonction de la Hollande à laquelle l’Angleterre venait de déclarer la guerre, allaient décider la question de l’indépendance américaine. En effet, la Grande-Bretagne n’éprouvait plus que des défaites. Ses troupes, après avoir été battues à Cowpens, Guildford, Eutawsprings et Williamsburg, du côté de la Virginie et des Carolines, par les corps des généraux Morgan, Green et Lafayette, furent acculées à Yorktown par l’armée de Washington et le corps français de St.-Simon, et obligées de mettre bas les armes au nombre de six mille hommes de troupes réglées, et de quinze cents matelots. Cette victoire assura définitivement l’indépendance des États-Unis. C’était la deuxième armée anglaise qui était faite prisonnière dans cette guerre ; c’était une chose inouïe dans les annales militaires modernes. Le général Cornwallis, qui commandait les Anglais, ne voulait rendre son épée qu’à Rochambeau et Lafayette ; mais ceux-ci déclarèrent qu’ils ne pou-