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DU CANADA

tème français dans la manière d’administrer le gouvernement ; mais peu de personnes refuseront aujourd’hui de lui pardonner ses allures brusques et despotiques en faveur des mesures qu’il fit adopter pour nous conserver une partie du sol découvert et livré à la main de la civilisation par nos ancêtres.

Les désagrémens de ce gouverneur ne finirent pas avec son administration, qui avait duré six ans. Plusieurs de ceux qu’il avait fait arrêter en Canada le suivirent en Angleterre, et le traînèrent devant les tribunaux. Du Calvet, qui l’y avait précédé, fut celui qui le poursuivit avec le plus de persévérance. À peine était-il sorti des cachots de Québec, qu’il s’était embarqué pour Londres, afin de demander justice au roi. Dans une audience qu’il eût des ministres, il exigea le rappel d’Haldimand, pour l’accuser devant les tribunaux anglais : ç’aurait été un grand scandale. On lui fit d’abord des réponses évasives, et ensuite on ne l’écouta plus. Du Calvet dont l’énergie égalait l’activité, publia un volume de lettres adressées au roi, au prince de Galles, aux ministres, aux Canadiens, &c., qu’il intitula, « Appel à la Justice de l’État », et qu’il fit répandre en Angleterre et en Canada avec profusion. Ces lettres, du reste, pleines d’emphase et écrites dans un style barbare, portent l’indice