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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/489

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HISTOIRE

haut, après de longs débats, par une ordonnance du conseil législatif, la dernière que le général Haldimand signa, avant de remettre les rênes du gouvernement à son successeur, en 85.

Ce gouverneur qui ne manquait pas de sensibilité, qui souffrait de l’isolement où l’avait jeté au milieu de la population, sa grande sévérité, et un esprit soupçonneux et vindicatif, demandait son rappel depuis deux ans. « Quoiqu’on nous l’eût peint, dit madame la baronne de Riedesel, comme un homme d’un caractère intraitable, nous nous conduisîmes à son égard avec sincérité et franchise ; ce qui lui fit d’autant plus de plaisir qu’il rencontrait rarement des personnes qui tenaient cette conduite envers lui. » En effet il serait injuste de faire peser toute la responsabilité de ses rigueurs sur lui seul ; et l’on doit rendre justice à ses intentions bienveillantes pour la conservation des Canadiens. Ses suggestions contribuèrent beaucoup à modifier les vues de la métropole à leur égard. C’est lui qui recommanda, contre les directions du ministère de lord North, de leur réserver les terres situées entre le St.-Laurent et les frontières des États-Unis, et qui fit agréer ce plan par lord Sydney en 84, (Appendice B.) Son erreur était d’exagérer outre mesure l’esprit de l’ancien sys-