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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/499

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HISTOIRE

communication avec les comités anti-constitutionnels du Canada, et menaça quelques fonctionnaires du ressentiment de Carleton. Ce personnage qui avait l’oreille des affidés des ministres, put modérer un peu leur ardeur. Au reste, l’adresse trouva ceux-ci bien disposés à accueillir ses conclusions. Ils n’étaient pas encore d’avis que le temps d’octroyer une constitution fût arrivée ; et lord Sydney répondit au gouverneur, en acquiesçant à l’introduction de la loi de l’habeas-corpus, qu’il était convaincu que toute autre restriction des pouvoirs du gouvernement dans l’état où se trouvait la province, serait extrêmement préjudiciable aux intérêts du pays ; et que la demande d’une chambre d’assemblée, de l’institution du jury, de l’indépendance des juges, &c., avait été faite par des hommes mal-intentionnés, dont l’attachement à l’Angleterre lui paraissait très suspect.

Malgré ces observations, des assemblées publiques eurent lieu dans l’été de 84, à Québec et à Montréal ; des comités furent nommés et de nouvelles pétitions plus explicites que les premières, portant près de 2400 signatures, furent encore adressées à Londres. L’on demandait par ces requêtes une chambre élective, un conseil législatif non rétribué, l’introduction des lois anglaises dans les contrées situées en de-