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DU CANADA

jouissaient les Anglais dans toutes les parties du globe. Ces termes ayant été interprétés par les constitutionnels d’une manière plus générale, le corps législatif voulut protester contre l’introduction d’une chambre élective. M. La Corne St.-Luc proposa une adresse au roi pour le remercier de la protection qu’il avait accordée au pays pendant la révolution américaine, et pour le prier de maintenir l’acte de 74. M. Grant proposa un amendement longuement motivé, dont l’objet était de faire nommer un comité pour dresser une pétition en faveur du principe électif ; mais l’amendement n’était pas du goût de tous les Anglais : « Tout considéré, disait Finlay, il est douteux s’il serait avantageux pour nous d’avoir une chambre d’assemblée dans les circonstances où se trouve le pays, puisque les anciens sujets du roi auraient peu de chance d’être élus par les Canadiens. » Après des débats animés, l’amendement fut écarté et l’adresse adoptée à la majorité des deux tiers, le nombre des votans étant de 17. Les membres de la minorité motivèrent leur dissentiment par écrit. Le greffier fut chargé d’aller déposer l’adresse au pied du trône, et de soutenir la demande du Conseil. Un jésuite nommé Roubaud, qui était à Québec, à ce qu’il paraît, du temps du gouverneur Murray, et qui vivait alors à Londres, se mit en