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HISTOIRE

istait pas en Canada de système général d’instruction publique. Il n’y avait à proprement parler d’écoles que dans les villes. Les campagnes en étaient totalement dépourvues ; à moins qu’on ne veuille donner ce nom aux leçons que quelques moines mendians donnaient dans leurs tournées rurales, ou à la réunion de quelques enfans qu’un curé généreux formait à ses frais pour leur faire enseigner les premiers rudimens du langage.

Avant 76 les Jésuites faisaient faire un bon cours d’étude dans leur maison de Québec ; et c’est de leurs classes que sont sortis les Canadiens les plus célèbres des premiers temps de nos annales. Mais cette institution n’existait plus ; et sans les séminaires, qui changèrent en partie le but de leur institution pour venir en aide à l’entretien des hautes connaissances, le flambeau de la science se serait probablement éteint parmi nous. Le séminaire de St.-Sulpice de Montréal, aidé de la fabrique de cette ville, soutenait une école où il assistait jusqu’à 300 enfans ; et il y avait encore dans cette ville un collège assez fréquenté. Le séminaire de Québec rendit alors, comme il le fait encore aujourd’hui, des services éminens aux lettres qui s’y étaient transportées du collège des Jésuites. À part ces diverses institutions, l’on comptait à peine quelques maîtres particuliers