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HISTOIRE

à la conservation des anciennes lois, coutumes et usages de leur pays. Ils pensaient avec raison que ces choses seraient plus en sûreté sous la sauve-garde d’une chambre, dont la majorité devait être canadienne, que sous celle d’un conseil législatif où elle ne l’était pas. Depuis longtemps le parti anglais avait abandonné l’idée d’exclure les catholiques des droits politiques. Le gouvernement, la majorité des chambres métropolitaines étaient opposés à cette exclusion, surtout depuis la perte de leurs anciennes colonies. Aussi Masères, qui avait montré un fanatisme si exclusif avant 75, ne cessa-t-il de dire après 83, au parti protestant, qu’il ne devait plus espérer d’obtenir une constitution libre, si les Canadiens ne réunissaient leurs prières aux siennes ; et ce ne fut aussi qu’à la condition expresse que ceux-ci seraient électeurs et éligibles, qu’ils joignirent leurs anciens adversaires et abandonnèrent leur opposition de 79.

Les conservateurs n’eurent pas plutôt appris l’existence des représentations des constitutionnels, qu’ils se mirent en mouvement pour y répondre par des contrepétitions. Celle de Montréal du 22 décembre, 88, fut souscrite par 2800 citoyens ; mais celle de Québec ne le fut que par 194. L’inspection des signatures au pied de ces pièces, prouvent que toutes les