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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/520

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DU CANADA

notre province un nombre proportionné de loyaux sujets canadiens. » En effet, dans les pétitions de 84, ils se plaignaient déjà qu’ils ne jouissaient de leurs lois qu’imparfaitement ; parce que le conseil, composé aux deux tiers d’Anglais, qui y avaient conséquemment la prépondérance, les changeait au gré des désirs ou des intérêts de la majorité.

Le parti libéral canadien, conjointement avec le parti anglais, répondirent par des contrepétitions. La division des Canadiens en deux grandes sections presqu’égales, est maintenant distincte et tranchée ; l’une en faveur d’un gouvernement représentatif et l’autre contre. Dans l’une et dans l’autre se remarquaient beaucoup de citoyens notables et de grands propriétaires ; mais moins dans le parti libéral que dans le parti conservateur. Les requêtes des Anglais de 88 étaient signées seulement par les membres des comités nommés à Montréal et à Québec quatre ans auparavant Elles ne demandaient des lois civiles anglaises que celles qui avaient rapport au jury et au commerce. Les pétitions des Canadiens de la même année étaient pareillement signées par les comités qu’ils avaient formés dans ces deux villes. Les derniers faisaient observer spécialement qu’ils ne demandaient que des réformes et une nouvelle constitution favorable