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HISTOIRE

Amérique. Des principaux officiers de l’armée qui correspondaient avec les ministres, écrivirent dans le même sens. Plusieurs d’entre eux avaient des craintes qu’ils ne cherchaient pas à dissimuler : « La situation de la colonie disait M. Doreil, commissaire général des guerres, est critique à tous égards ; elle exige de prompts et de puissans secours. J’ose même assurer que si l’on n’en envoie pas, elle courra les plus grands risques dès l’année prochaine. »

Toutes les correspondances faisaient ressortir, chacune à sa manière, la disproportion des forces des deux nations dans ce continent. On demandait surtout un général expérimenté pour remplacer le baron Dieskau, ainsi que des ingénieurs qui manquaient totalement et des officiers d’artillerie. « Il faudrait, observait l’intendant, plusieurs corps en campagne le printemps prochain, et 16 ou 1700 hommes de troupes de terre et 1000 ou 1200 hommes de celles de la colonie ne suffiront pas ; il faut toujours garder une certaine quantité des dernières pour le service des trois villes ; il en faut pour les différens postes. Ainsi ce sont les Canadiens qui font la plus grande partie de ces armées, sans compter 1000 à 1200 qui sont continuellement occupés aux transports. Les Canadiens étant ainsi employés à l’armée ne labourent point leurs terres anciennement