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HISTOIRE

tionnaire trouvait la nouvelle constitution admirable, parce qu’elle mettait le pouvoir entre ses mains, la plupart des membres du conseil législatif remplissant des charges publiques ; et elle était conséquemment opposée à tout changement, surtout à l’établissement d’une chambre élective, parce qu’elle craignait pour son autorité, ses privilèges et son immense patronage. Les marchands, au contraire, voulaient un gouvernement représentatif pour les raisons que nous avons déjà exposées ailleurs. Ils étaient d’autant plus jaloux du conseil législatif que plusieurs Canadiens y avaient été admis et qu’ils étaient en position par-là de défendre les droits de leurs compatriotes. Ils continuèrent à demander une constitution libre. Pendant long-temps ils pensèrent que les catholiques ne pouvant prêter le serment du test, se trouveraient exclus des chambres naturellement comme ils l’étaient en Angleterre. Ce ne fut qu’après des avertissemens formels des intentions des ministres, qu’ils abandonnèrent leurs injustes prétentions, et qu’ils furent obligés d’accepter comme un pis-aller, mais en murmurant, l’acte de 91. Encore essayèrent-ils, lors de la discussion de cet acte, de faire prévaloir leurs idées dans le parlement impérial, où il y avait un fort parti pour eux, en tâchant d’abord de faire maintenir le serment