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HISTOIRE

débarqua à Québec vers le milieu de mai (1756) ; les renforts y arrivèrent dans le cours de ce mois et de celui de juin, avec les vivres et les munitions de guerre qu’on attendait avec impatience. Ces renforts, réunis aux seize cents soldats des quatre bataillons arrivés l’année précédente et aux troupes de la colonie, portaient toute l’armée régulière à un peu plus de 4000 hommes.

Le général Montcalm alla rejoindre le gouverneur à Montréal, où il se tenait pour être plus près du théâtre des hostilités. Après un examen minutieux de la situation et des circonstances du pays, il fut arrêté entre ces deux chefs d’établir deux camps principaux, l’un à Carillon et l’autre à Frontenac, afin d’être à portée d’observer les deux points où les Anglais commençaient à rassembler leurs forces, à savoir : le fort Oswégo, pour opérer par le lac Ontario, et le fort Edouard sur l’Hudson, pour opérer par le lac Champlain. Le bataillon de Béarn reçut ordre en conséquence de s’avancer jusqu’à Niagara, où l’on avait laissé seulement quelques hommes l’automne précédent, et que M. Pouchot, officier d’infanterie, versé dans la science de l’ingénieur, fut chargé de fortifier. Deux autres bataillons durent s’arrêter à Frontenac, s’y retrancher et donner la main à 1000 Canadiens et sauvages jetés