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DU CANADA.

ensuite les hôpitaux et levèrent la chevelure à une partie des malades qu’ils y trouvèrent. Une centaine d’hommes devinrent ainsi leurs victimes, le général Montcalm, à la première alarme, s’était empressé de prendre des mesures pour faire cesser ces sanglans désordres ; mais il ne put réussir qu’avec beaucoup de difficulté, et encore, pour satisfaire ces sauvages excités par la soif du sang qu’ils venaient de verser, il avait été obligé de leur promettre de riches présens. « Il en coûtera au roi 8 à 10 mille livres, écrivit-il au ministre, qui nous conserveront plus que jamais l’affection de ces nations ; et il n’y a rien que je n’eusse accordé plutôt que de faire une démarche contraire à la bonne foi française. »

Toutes les fortifications d’Oswégo furent rasées, suivant les ordres du gouverneur, en présence des chefs iroquois, qui virent tomber avec la satisfaction la plus vive ces forts élevés au milieu de leurs cantons, et qui offusquaient à la fois leur amour-propre national et excitaient leur jalousie. Cette détermination était d’une politique prévoyante et sage, attendu surtout que l’on manquait de forces pour y laisser une garnison suffisante.

L’époque de la moisson appelait déjà depuis quelque temps le retour des Canadiens dans leurs foyers. Le gros de l’armée se rembar-