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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/74

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HISTOIRE

qua avec les prisonniers pour retourner en Canada, où la victoire de Montcalm causa une joie universelle, et fut l’occasion de réjouissances publiques. Un Te Deum fut chanté dans les principales églises des villes, où l’on suspendit les drapeaux pris sur l’ennemi comme des trophées propres à entretenir le zèle des habitans. Mais si l’on ajoutait en Canada un grand prix à la conquête que l’on venait de faire, les regrets des Anglais, qui la regardaient comme l’événement le plus désastreux qui put leur arriver, comme un malheur national, montraient qu’on ne l’avait pas exagéré. En effet ils suspendirent aussitôt toutes leurs opérations offensives. Le général Abercromby accusa le général Schuyler de ne pas l’avoir mis au fait de l’état de cette place. Le général Winslow reçut ordre de ne point marcher sur Carillon, et de se retrancher de manière à surveiller la route du lac Champlain et celle d’Oswégo. Le général Webb fut placé au portage de la tête du lac St.-Sacrement avec 1,400 hommes, et sir William Johnson, avec 1000 miliciens, à German Flatts sur la rivière Hudson. L’expédition par la rivière Chaudière fut abandonnée ou changée en course de maraudeurs ; et celle qu’on avait projetée contre le fort Duquesne, fut ajournée à un temps plus heureux. Ces mesures de pré-