Page:Garneau - Voyages, Brousseau, 1878.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 97 —

des flambeaux, doraient la tête des promeneurs et faisaient étinceler les armes des patrouilles.

Jamais pareil spectacle n’avait encore frappé mes yeux. Le ciel était enflammé. Des fusées de toutes les formes et de toutes les couleurs s’élevaient de tous les points de Paris. Le feu d’artifice du pont d’Arcole fut vraiment magnifique. On envoya un bouquet tricolore dont la tige embrassait toute la longueur du pont sur lequel on s’était placé, et dont la tête en jaillissant en l’air tomba à droite et à gauche en s’ouvrant en éventail.

Je passai une partie de la nuit au milieu de ces enchantements. Le lendemain, je m’éveillai comme après un rêve de choses merveilleuses. En rouvrant les yeux, j’aperçus devant moi la galerie du Louvre, ma chambre étant au