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océan tumultueux. La tempête dura deux ou trois jours avec fureur, au bout desquels elle s’apaisa graduellement. Mais le calme qui la suivit ne dura guère. Des coups de vent qui obligeaient nos matelots de monter dans les mâts à tout instant, nous retinrent, je ne sais combien de jours, vers le milieu de l’Atlantique à courir des bordées tantôt à droite, tantôt à gauche. L’ennui me prenait au milieu de cette orageuse immobilité. L’image du Canada m’apparaissait comme ces mirages trompeurs qui flattent les regards du voyageur au milieu du désert. Je voyais la fortune, l’avenir, le bonheur au delà des mers, dans cette sauvage contrée où l’espérance avait autrefois conduit mes ancêtres ; vain songe que les événements se sont plu ensuite à démentir en détail.

Cependant pour surcroît de désagré-