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ment le froid vint s’ajouter aux bourrasques ; l’océan se couvrait de ces immenses bancs de glace qui descendent des hautes régions du nord. Nous fûmes plus de dix autres longues journées au milieu de ces géants hyperboréens, tantôt en calme, tantôt en forte brise qui faisait écumer la mer. Les glaces qui hérissaient l’Océan, semblaient tantôt une côte à fleur d’eau, tantôt une haute montagne ; elles paraissaient ici comme des pointes de rocher, là comme des murailles à créneaux. Quelque fois une glace isolée s’élevait dans les airs comme une tour. Ces formes diverses et gigantesques étaient très-curieuses à voir, surtout lorsque le soleil les dorait de ses rayons. Il y avait de ces masses qui devaient avoir plus de trois cents pieds d’épaisseur, puisque la partie qu’on voyait au-dessus de l’eau avait plus de cent pieds de hauteur. À l’aide de la