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Page:Garneau - Voyages, Brousseau, 1878.djvu/39

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mâts, toutes les voiles hautes furent serrées, tous les ris furent pris dans les voiles basses, au bruit toujours croissant des flots et de la bourrasque. Pendant ce temps-là, le vaisseau couché sur le côté glissait ou plutôt plongeait et se relevait avec la légèreté du daim sur les immenses vagues de l’océan, qui, en se brisant sur les flancs, déferlaient sans cesse avec fracas sur son pont. Lorsque nous étions sur la cime des vagues, un large ravin s’ouvrait devant nous comme pour nous engloutir, et puis tout à coup les ondes semblaient céder sous le poids du navire, qui fendait l’écume tremblante en laissant un long sillon tourbillonnant derrière lui, et nous nous retrouvions bientôt sur une nouvelle cime écumeuse en face d’un nouvel abîme. En même temps, le vent passait sans cesse dans nos agrès avec ce sifflement aigu qui ressemble beaucoup à celui d’un boulet lancé par une pièce