Page:Garneray - Voyages (Lebègue 1851).djvu/213

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— Merci, capitaine, de la bonne opinion que vous voulez bien avoir de moi, je ferai de mon mieux pour la justifier.

— Et l’occasion ne vous manquera pas… car j’oubliais de vous avertir de ceci : c’est que je compte justement vous envoyer en ambassade auprès de cette mystérieuse reine.

— Je vous suis on ne peut plus reconnaissant, capitaine, de cet honneur !

— Vous avez tort, mon garçon, c’est pas pour vous avantager que je vous charge de cette mission. Ah ! mon Dieu, non. Voici pourquoi : c’est que, comme nous ne sommes que trois officiers à bord, moi, mon second et vous, et que de nous trois vous êtes probablement celui qui vous connaissez le moins à la manœuvre, je préfère, si mon ambassadeur doit succomber dans sa mission, que ce soit vous, le moins utile au Mathurin… c’est le nom du navire… Comprenez-vous ?

— Parfaitement, capitaine ; seulement vous me permettrez de faire de mon mieux pour que, malgré mon inutilité relative, je puisse rendre encore à mon retour quelques services à bord…

— Oh ! quant à cela, je ne demande pas mieux, parbleu !

Huit jours après cette conversation je prenais congé de mon excellent ami M. Montalant et du capitaine l’Hermite.

Ce dernier voulut me donner quelques bons conseils que j’écoutai avec reconnaissance, puis avant de me quitter il me serra la main :

— À bientôt, je l’espère, mon ami, me dit-il.

Mais il était dans ma destinée vagabonde de ne jamais pouvoir réaliser les « au revoir » que l’on m’adressait. Je ne