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Page:Garneray - Voyages (Lebègue 1851).djvu/243

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être plus exact, de dessus le sol, que plusieurs musiciens, comme si un bon génie eût veillé sur nous, entrèrent dans l’intérieur de notre paillote, et commencèrent leur concert.

Comme, en écrivant ces souvenirs de ma vie, mon intention n’est nullement de tâcher, au moyen d’un intérêt factice et créé par des épisodes mensongers, d’éveiller la curiosité des lecteurs, mais bien seulement de raconter simplement ce que j’ai pu voir et observer pendant mes longs voyages, je demanderai la permission de clore la liste des renseignements que je donne sur les Malgaches, et dont personne n’a, je le crois, parlé en connaissance de cause et de visu jusqu’à ce jour, par une courte nomenclature des instruments qu’ils emploient.

Ces instruments sont en petit nombre. Le marouvane, particulièrement aimé de la tribu des Sakalavas, et dont les sons, assez harmonieux, en leur rappelant leur patrie, font sur eux, lorsqu’ils sont absents, le même effet que le national ranz des vaches produit sur les Suisses, est composé d’une portion de tige de bambou ou d’une portion creusée de pétiole ligneux des fibres du même arbre ; de petites cales, posées à chaque extrémité, entre la corde et l’instrument, servent de chevalet et de chevilles pour tendre la corde au gré du musicien.

Le tziti est un instrument monocorde moins agréable que le marouvane ; il est formé de deux moitiés de calebasse attachées l’une sur l’autre à l’une des extrémités du manche sur lequel se tend la corde.

Le hocoutch est fait avec une grosse calebasse sur l’ouverture de laquelle est placée une corde qui vibre au moyen d’un archet ; c’est de cet archet que le hocoutch prend son son : les sons sourds et lugubres qu’il rend ont dégoûté de cet instrument les Malgaches, qui s’en servaient peu à cette