Page:Garneray - Voyages (Lebègue 1851).djvu/350

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de suite du lof, je l’aborde par-dessous le vent… pour avoir moins haut à monter ! Quant à ses canons, c’est pas la peine de nous préoccuper de cette misère… Nous sommes trop ras sur l’eau pour les craindre… les boulets passeront par-dessus nous !… À présent, sachez que d’après mes calculs, et je vous gardais cette nouvelle pour la bonne bouche, nos basses vergues descendront à point pour établir deux points de communication entre nous et lui… Ce sera commode au possible ! une vraie promenade. C’est compris et entendu ?

— Oui, capitaine ! s’écria l’équipage.

— Très bien. Vous êtes de bons garçons ! Par-dessus le marché, je vous donne la part du diable pendant deux heures pour tout ce qui ne sera pas de la cargaison.

À cette promesse magnifique, l’équipage ne pouvant plus modérer la joie unie à la reconnaissance qui l’oppressait poussa une clameur immense et frénétique qui dut retentir jusqu’au bout de l’horizon.

XV


On se précipite aussitôt sur les armes : chacun se munit d’une hache et d’un sabre, de pistolets et d’un poignard ; puis, une fois que les combattants ont garni leurs ceintures, ils saisissent, les uns des espingoles chargées avec six balles, les autres des lances longues de quinze pieds : quelques matelots, passés maîtres dans cet exercice,