Tes os enfeuelis gefir en bonne paix, Puiffent en bonne paix les cendres de Pompee Habiter mollement la riue Canopee, 29
Sans que vous regrettiez pour vos fepulcres vains, Ces champs enuenimez, où les Dieux inhumains Hoftelerent iadis voftre premiere enfance, Ces champs contaminez où vous prinftes naissance. Las ! voudriez-vous bien voir vos fepulcres comez De nostre humide fang inceffamment lauez : Et vos corps inhumez, dans leurs vrnes fatales, Accrauantez du poix de nos charongnes pafles, Que les Janglantes mains de ces mortels bourreaux, Couchez l’vn deffus l’autre expofent aux corbeaux Or repofez en paix, repofez bons Genies, Loin de leurs cruautez, loin de leurs tyrannies : Et fi quelque pitié loge encore entre vous, Si vous avez encor quelque fouci der e nous,
Et qu’anecque le corps toute chofe ne meure. Si quelque fentiment encore vous demeure, Pitoyables esprits par le throfne des Dieux, Qui conferuent l’estat des Plutoniques lieux : Par le Styx, des grans Dieux ferment irreuocable, , Par le chef de Pluton, par fa femme implacable, Je vous requiers Efprits, puis que le Ciel mutin Aiuré d’abolir nostre Empire Latin, Esbranlé par l’effort de ces branes Monarques, Faites que les fufeaux des filandieres Parques Ceffent de tournoyer le filet de mes ans, Abifmez au plus creux des Enfers palliffans. Ainfi du Chien portier les trois gueules beantes, Paffant les gouffres noirs ne vous foyent abayantes : infi toufiours Mines vous foit iuge piteux, Attendant voftre fort fur l’Acheron nuiteux : Ainfi pour le guerdon de vos vertus prifeess B. iy
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