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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/56

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PORCIE.

Or ce fiecle dernier où maintenant nous fommes, Engendra desestable me femence d’hommes, Qui proclifs aux mesfaits ne fe propofent rien, Quelque mefchant qu’il foit, qu’ils n’entreprennent Ils craufent par labeur les costes de la terre (bien. Pour en tirer, meurtriers, les outils de la guerre, Le fer, le plomb l’acier, execrables metaux, Anec l’or, qui nous forge encore plus de maner. On veft vne cuirace, on enferme fa teste Dans vn creux morion, qui dreffe vne grand creste. On s’arme tout le corps, on fe range aux combas, Et fur la rouge plaine on haste fon trespas. On ferme les Citez de murailles dreffees, On les ceint à l’entour de foffes abaiffees, On affaut, on deffend, le fer de toutes pars Flambeye eftincelant en la main des fondars. La Foy, la Charité la Concorde amiable Ont, contraintes, fuy ce monde abominable : La Iuftice bannie eft remontee aux cieux, Et les autres vertus que nous preftoyent les Dieux : Iedefir de combatre, la faim defireuse, D’amaffer fans repos la richeffe envieufe, Vicere nostre cour : puis cefte ambition, Ordinaire tyran de nostre affection, Nous fait à droit à tort, par diuerfes manieres, Conuoiteux afpirer aux grandeurs Emperieres. » Le droit eft violé, dit-on qu’on ne doit, 29

Quand on veut dominer, auoir fouci du droit, Le monde peruerti de iour en iour empire : L’age moins corrompu de nos peres fut pire Que celuy des ayeux, le nostre en laiffera Quelque autre plus mefchant qui le furpaffera. >>

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