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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/60

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PORCIE.

Pluftoft à flots courbez lei ybre porte-drene Refufant de couler dedens la mer Tyrrhene,’. Roidira contre-mont fes refluantes eaux, Et les fera ramper au sommet des coupeaux. Ar. Et quoy fi des mortels les fanglantes querelles Dans leur cœur acharné croupiffent eternelles, Si tousiours les coufteaux meurtrierement trenchans De nos corps moiffonnez affertilent les champs : Si tousiours le courroux, fi la faim de combatre, En nostre cruel fang bouillonne opiniaftre : Que iamau le vainqueur, que le vaincu iamais Ou ne vueille, ou ne puiffe incliner à la paix, Tout s’en ira deftruit, cefte fureur peruerfe lettera tout d’vn coup le monde à la renuerfe. la campaigne fertile au lieu de fes moiffons Ne rapportera plus que fauuages buiffons, Que chardons efpineux, dont fon efchine verte En touffeaux heriffez fera toufiours conuerte. Les peupleufes citez, defertes feruiront De funebres tombeaux à ceux qui periront : Le feu de toutes parts, bruyant comme vn tonnerre, Abbatrales maisons les temples par terre : vne profonde cendre ondoyant fur les corps, Couurira fepulchrale vne pile de morts. Embraffez donc la paix, quel’on dit en vulgaire Estre vtile au vainqueur, au vaincu neceffaire. Oct. Cefar me le defend, que ces loups inhumains Meurtrirent au Senat de leurs traiftreffes mains : Cefar qui fubinguales Gaules belliquenfes, Et qui finglant premier fur les plaines ondeuses Du vieillard Ocean, alla fur fes vaiſſeaux Indomtable chercher d’autres mondes nouueaux : Qui foumit à nos loix cefte terre Bretonne, Que la mer comme un mur loin de nos enaironne ; "9

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