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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/61

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PORCIE.

Qui d’vn pont estranger brida le Rhin Germain, Et le rendit fubiet à fon Tybre Romain. Les felons, les ingrats, pour tant de benefices, Nont contens de l’auoir priné de fes offices, S’armerent contre luy, & de diuerfes parts Pour le cuider combatre affemblerent foudars. Mais les Dieux, qui benins fouftindrent fa que Rendirent en fes mains cefte race cruelle, (relle, Qu’il recent trop humain, pardonnant à chacun, Sans retenir les biens ny les honneurs d’aucun : Ainçois plus que nous mefme honora les pariures De diuers Quefturats, de diuerfes Pretures Les retint fes amis, les honora tant Qu’ils ne demädoyent rien qu’ils n’euffent à l’instant. Ils l’ont pourtant occis, & dans fon fang humide Bourrellement laué leur dextre parricide : Et puis qu’on leur pardonne, & qu’Octane adoucy Entelles lafchetez les reçoyue à mercy ! Ie veuxie veux pluftoft que lupin me foudroye, Et fous les antres creux de l’Auerne m’enuoye, Chœur.

Mere alme des Dieux, Nature, qui compaffes Otordre de l’F'nivers, Et qui partis les Cieux en differentes maffes, Et en branfles diuers. Et toy grand Iupiter, qui lambriffes le monde, Comme vn riche palau, Demille Aftres mouuans, dont la carriere ronde Nes’allentift iamais : Pourquoy prens-tu le foin de leur belle conduite Par vn fentier fraye ? Las pourquoy les ioins-tu d’vne fuyante fuite, Digitized by Google