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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/71

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PORCIE.

Ores dans vn defert, miferable demeure, Où le danger de mort l’accompagne à toute heure : Ie ne me veux fouiller d’vn fang fi malheureux.. Semblable au preux Lion, au Lion genereux, Qui ne daigne leuer fa grande patte croclie, (che Qu’encontre vn fier Toreau, qui bien corna s’appros Furienx combatant, & veut plustoft mourir, Que demant fagenice vne honte encourir. detefte :

Là fumant de courroux ce grand guerrier ſe rue Au col de l’ennemy voué pour la charrue, Qu’il tiraffe & fecoue auecques tel effort, Qu’encore qu’il fe monftre&belliqueux & fort, Qu’il roidiffe fes nerfs, que de pieds Il choque renfrogné la forestiere befte Sur l’eftomach crineux, que du coup doublé Le Lion plein d’ardeur en demeure troublé : ll’atterre pourtant &demy hors d haleineFait couler de fagorge vne rouge fonteine. Lors retournant vaincueur en fon roc cauernier, S’il trouve à l’impouruen quelque chien moutonnier Qui tremblant criant plat à fes pieds fe couche ; Il paffe plus auant piteux ne luy touche. Lep. Si dont vous ne voulez lewer le bras guerrier Sur vn foldat mußé dans un antre terrier, Defdaigneux a pour fuyure vne amemiferable, Au moins fuyuez, celuy qui nous eft redoutable. Rechargez le harnois, monstrez vostre valeur Encontre ce Pompee indomtable voleur : Ce Pompee ennemy, qui àrames doublees Brigande en efcumant les ondes enfablees Qui lechant la Sicile : où trainant auec foxy. Sa bande fugitiue, il s’authorife Roy. Eftant tel contre nous ne l’irons-nous pourfuyure ? Luy ferons-nous pardon ? le laifferons-nous viures Digitized by Google