Ant. Leur vie malheureufe eft pire que la mort. Oct. Mais il n’y a malheur qui n’ait fon reconfort. A. Quel reconfort ont ceux qui greflent d’infortune ? O. Celuy qu’aux malheureux relaiffe la Fortune. A. De long temps la Fortune embourbe leurs deffeins Oct. On ffait combien Fortune a les pieds incertains : Ant. En nos profperitez fa faueur eft constante. Lep. C’est ce qui les confole & leur espoir augmente.. Toufiours d’vn air grefleux le champs heriffonnez. N’ont aux chaudes moiffons leurs efpics efgrenez : Ny tousiours en la mer les tempeftes venteuſes Ne batent les rochers de vagues raboteufes, Ny aux monts d’Armenie efpouuantables d’Oars, Les hyuers pareffeux ne feiournent tousiours. Außi tousiours Fortune aux homes n’eft contraire. Elle change fouuent fon visage aduerfaire >>
>> En vn front de faueur, & communément ceus, » Qu’elle careffe plus, font à la fin deceus. Doncques n’attendons pas que fa mouuante boule, Renuerfee en malheur, fur nos puiffances roule : Et que ceux qu’auiourdhuy nous tenons fubiuguez ;. D’on negligent mefpris, fe prefentent liguez. En vn fecond conflit, que le fort des armes, $9.
Ant. Lepide, ie ne puis, mon magnanime cœur. Hait naturellement vne telle rigueur : Ie ne puis offenfer, content de la victoire, L’ennemy combatu qui me quitte la gloire, Et qui la tefte baffe, & le front vergongneux, Ores fe va cachant dans vnrec montagneux, C vi
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Qui pend tousiours douteux renuerfe nos gendarmes.. Abbatons-les, Antoine, & tant que la grandeur : De la maffe terrestre eftendra fa rondeur Sur la compagne mer, pourfuyuons les de forte. Qu’on en voye le nom la memoire morte. Digitized by Google
