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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/82

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PORCIE.

'PORCIE. En fin l’ayant trouvé luy mefme eut le foncy. De le faire embafimer pour l’apporter icy, Le voulant aux tombeaux de fes ancestres rendre, Et vous gratifier d’vne fi chere cendre. Por. Tonnez cieux, foudroyez, efclairez, abyfmez. Et ne me laffez rien de mes os confommez. Que cefte terre ingrate enferme en fa poitrine. Refpandez refpondez, voftre ragemaline Sur mon chef blafphemeur, &tempefter fi bien Que de moy mal-heureufe il ne demeure rien. Qeleftes cruels, ô Dieux mequitables, Auez-vous donc meurtry tant de gens venerables ? Auez-vous donc meurtry tant d’hommes genereux, Esbranlez fous l’espoir que vous feriez pour eux ? O celeftes cruels, eft-ce ainsi que le vice Opprime la vertu, letort la iuftice ? Eft-ce ainsi que le mal eft foustenu de vous ? Eft-ce ainsi que le bien porte voftre courrous ? O cruels lô cruels ! que vous fait cet Empire, Pour le vouloir ainfi par trois Tyrans deftruire ? Que vous a fait mon Brute, & ceux qu’auecque luy

Nous voyons par vos mains abbatus auiourd’huy ? Onure ton fein. piteux ô terre mal-heureuse, Er m’engoufre au profond deta poitrine creufe : Enfonce enfonce moy dans les gouffres plus creux, Qui fe puffent trouuer aux Enfers tenebreux : Englouty may chetine, d’vne nuit efpeffe Boufchemes fens efteints, que la douleur oppreffe. Vous defloyale mer qui courbaftes le dos Sous nos va Jeaux armez.& quideffus vos flots Fiftes voguer mon Bruce, au lieu de me le rendre Vous me rendez vn corps preft de reduire en cen dre :

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