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la junon.

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sont qu’un, répondit le capitaine. Clinfoc était à bord de la Junon.

— Oui, monsieur Paul, dit Clinfoc, j’y étais. Et je vous dis carrément que ce Breton est un héros. Eh bien ! où est-il donc ?

Yvonnec avait disparu.

On vint annoncer que le déjeuner était prêt. Après le déjeuner, Paul fit sa première promenade sur l’esplanade du phare.

— Mon cher oncle, disait le jeune homme, une chose m’étonne, c’est qu’un marin puisse être gardien d’un phare.

— Pourquoi, mon ami ?

— Parce qu’il y a une grande différence entre la vie active du marin et la vie sédentaire du gardien. Comment ont-ils pu quitter la mer ?

— Ils ne la quittent pas. Au contraire.

— Je m’entends…

— Moi aussi, je t’entends. Le marin sur son vaisseau est libre comme l’air ; il voyage, il voit tous les jours du nouveau, tandis que le gardien est en cellule, c’est le prisonnier de la mer. Voilà ce que tu voulais dire ?

— Oui, mon oncle ; mais voici papa Chasse-Marée, je veux l’interroger à ce sujet.

— Oh ! oh ! monsieur Paul, s’écria le bon vieillard quand Paul lui eut posé sa question, ce que vous me demandez là est grave, je vous répondrai dès ce soir, car j’ai peur que votre oncle ne profite du beau temps pour vous emmener demain…

Le soir arriva, Antenolle seul manquait à l’appel. Il était de service.

— Je pourrais intituler ce récit, la vie dans les phares, dit Chasse-Marée qui prit la parole sans y être invité, au grand étonnement des gardiens qui n’étaient pas dans le secret ; je