Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/167

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fit-elle ; je n’ai même pas écouté… Alors, voyons, es-tu décidé ? Est-ce que tu viens avec moi à Berlin après-demain ?

— Non, dit-il, je ne peux pas.

— Quand viendras-tu ?

— Jamais. Je te lâche.

— Ah !…

— Oui.

— C’est tout ?… Salement ?

— Non. Je ne fais jamais rien salement.

Il lui remit un portefeuille.

— Avec ça, tu pourras coller à la Caisse d’épargne tes appointements de Berlin. Et avec ceci (il tira un écrin de sa poche) tu auras l’occasion de penser quelquefois à moi. C’est la marquise que tu m’as montrée rue des Fripiers, tu sais ? On me l’avait promise pour minuit…

— Mon pauvre loulou, c’est toi le meilleur de tous, va !

— Je sais ; seulement, je pourrais faire le poirier : il ne tomberait plus rien hors de mon culbutant ; il vaut mieux qu’on s’espace…

Il vit alors quelque chose qui le stupéfia : deux grosses larmes coulaient sur les joues de Jane. Il fut si ému qu’il voulut l’embrasser.

— Laisse-moi, fit-elle en se défendant de l’air d’une