Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/195

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pression de main, vous ensorcèlent par l’offre, dérisoire en soi, de leurs caresses tarifées.

Pour conclure, on plaignait Rose och ! erme ! et on l’admirait sans phrases.

Les soirées à la Boule Plate se déroulèrent monotones ; l’âme de la maison n’y était plus ; on riait sans éclats, on causait sans gaîté, on jouait sans entrain.

Un journaliste bougonnant, barbu, moustachu, le poil aussi hérissé que le caractère, avait pris possession de la table que l’on avait appelée si longtemps « la table de M. Flagothier ». Julot — c’était le nom de ce journaliste — s’installait de 3 à 6 heures à la Boule Plate et écrivait ses articles en vidant force demis. Les consommateurs osaient à peine l’approcher ; il défendait sa table comme un chien défend sa niche ; le garçon peigné à l’eau affirmait qu’un jour où, sans penser à mal, il regardait Julot écrire, Julot lui avait montré en grognant des dents pareilles à des crocs.