Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/236

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l’appel des concurrentes, qui prenaient successivement place sur l’estrade où des chaises disposées en demi-cercle les attendaient.

Derrière elles, la Fanfare des « Joyeux Amis de la Clamotte » ; au milieu, les trois membres du jury : le journaliste à l’asticot, déjà nommé, M. Gobbaerts, à la blanche barbe fleurie et le blond M. Emilien Baestinckx, très chauve malgré sa jeunesse, ne gardant qu’au-dessus des oreilles des bourrelets de fine laine frisée : il avait l’air pensif d’un poète élégiaque et les concurrentes levaient les yeux au ciel pour l’attendrir en son verdict.

Sur leurs poitrines presque toutes opulentes, ces dames portaient des cartons à numéros d’ordre. Longuement, le jury les examina.

— Le numéro 7 est toullemême une belle fille, dit Mme  Cécile.

— Je serais plus tôt pour le numéro 4, dit Rose : elle a l’air si « fin ».

Cependant Charles, rejeté à l’écart, s’amusait d’entendre des journalistes, venus pour faire le compte rendu de cette belle fête, glisser des abominations à l’oreille des concurrentes enchantées.

— Allei ! Allei ! disait l’une ; pas me faire rire, sinon, c’est carotte !