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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/107

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12 juin. — Je continue à faire des fautes au bataillon. Je me sens médiocre et, si je me laissais aller, je me lamenterais toute la journée… Tant vaut le prestige du chef, tant vaut le corps qu’il commande ; une prune gâtée gâte tout le fruitier ; il ne faudrait pas que l’indiscipline des pompiers et des gardes-civiques gagne mes chasseurs…

Ce qui s’est passé dimanche dernier n’est pas bien grave, comme vous allez le voir, mais c’est agaçant…

Nous manœuvrions au pied du Mont Panisel ; il faisait une chaleur terrible. Je commande à mes hommes de s’élancer pour couronner la crête, tout là-haut là-haut. J’ajoute : « Il faut, Messieurs, que cette manœuvre présente l’image de la guerre ; une partie de la compagnie doit donc se laisser tomber en route comme si elle était atteinte par les balles de l’ennemi ».

Les chasseurs prirent du champ, avec intrépidité ; seulement, au bout de 200 mètres, toute la compagnie était atteinte par les balles et couchée sur le dos… et l’on remarqua que les mitrailleuses avaient frappé les hommes juste au moment où