Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/108

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ils passaient dans l’ombre portée par un arbre ou un baraquement.

Je me mordais les lèvres ; je compris heureusement que, si je me fâchais, je serais ridicule ; aussi fis-je sonner le rassemblement :

— Maintenant, Messieurs, nous allons recommencer la manœuvre ! Seulement le thème a changé : dans l’intervalle, les mitrailleuses ont été démontées par l’artillerie de la garde-civique. Aussi l’assaut n’est plus qu’une question de vitesse : il faut arriver au sommet de la position avant que l’ennemi se soit ressaisi.

Je remis les rieurs de mon côté : je vous assure que les hommes étaient trempés quand ils arrivèrent au haut du Panisel. Mais ce sont des choses qu’on ne fait pas deux fois et ce qui en reste, c’est ceci : la plaisanterie a trouvé asile sous le drapeau du bataillon et, pour la première fois, mes chasseurs éclaireurs ont lanterné leur commandant…

Non… voyez-vous que Valentine eût été là !!…

Nous sommes rentrés en ville vers 1 heure.

Marchant à la tête du bataillon, je regardais les balcons devant lesquels nous passions, avec l’espoir imprécis de l’y trouver, fraîche et souriante, tandis que mes chasseurs feraient tête à droite pour l’admirer…