Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/142

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cette originalité que certains modérés s’affirment progressistes avec modération, tandis que d’autres modérés se disent doctrinaires avec mesure.

Les socialistes viennent brocher sur tout cela : c’est le parti de l’avenir ; demain, ils seront vingt-cinq à la Chambre ; aussi se disputent-ils déjà les sièges et des scissions se sont-elles produites dans les syndicats et les coopératives.

Que nous réserve le Borinage ? Bien malin le Montois qui le dira. On est aussi loin, à Mons, du Borain que du Chinois. Et ce n’est pas toujours sans inquiétude que, passant à l’occasion la tête par une lucarne du toit, on promène les yeux sur les noires taupinières où s’échevèlent des fumées sinistres et qu’on songe au mystère de ce sol creusé, excavé, corrodé, ténébreux, où des lumerottes étoilent des galeries étroites et profondes et où cheminent des hommes-taupes, tout souillés de poussier et de boue… — des hommes dont on ne sait pas ce qu’ils pensent et ce qu’ils préparent…

J’ajoute pour mémoire que Mons possède deux anarchistes : le premier, le commissionnaire Boulou Camousset, est réputé tel parce qu’il a fait éclater des pétards sur le passage de la procession de Sainte-Isabeth ; le second s’appelle Philémon Batisse : c’est un ancien marguillier, admirateur