Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/141

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Le 22 octobre 189… — Les Montois — comme d’ailleurs les Anversois, les Malinois, les Courtraisiens, les Namurois ou les Bastognards, ont établi entre eux, sous couleur de convictions politiques, des divisions profondes qui les dressent les uns contre les autres. On dirait qu’ils ne comprennent pas la vie commune sans un avant-goût de guerre civile. Mons a d’abord ses « grands catholiques » et ses « grands libéraux », ses libres-penseurs et ses dévots, ses conservateurs et ses révolutionnaires. Ces six classes se subdivisent elles-mêmes en catégories nombreuses et irréconciliables. Parmi les libres-penseurs, on distingue ceux qui sont affiliés à une loge maçonnique et ceux qui ne le sont pas. Parmi les grands catholiques : ceux qui s’accommodent de quelque indulgence pour le prochain et les bons fanatiques qui accusent Torquemada d’avoir compromis les intérêts de l’Église par sa faiblesse et son parti pris de conciliation. Les libéraux, eux, se divisent en doctrinaires, en modérés et en progressistes, mais avec