Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/160

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Le 15 décembre… — Ma femme, qui est pleine de raison, m’a fait comprendre que, pour favoriser mes visées politiques encore cachées, il est nécessaire que je me montre un peu partout. Elle m’a inculqué cette idée petit-z-à-petit, comme on dit, avec persévérance et douceur. La douceur était nécessaire, car si elle m’avait déclaré ça rouf-rouf, ainsi que disait, au Sénat, notre ministre Hubert, je me serais gendarmé comme tout mari.

C’est que j’ai toujours préféré les réunions à la bonne franquette aux réceptions officielles. Mais Paris vaut bien une messe ; quand on se sera habitué à me voir dans tous les milieux et qu’éclatera la nouvelle de ma candidature, les gens ne s’écrieront pas : « Qu’est-ce qui lui prend, à ce gas-là ? » mais bien : « Je m’en étais toujours douté, — je l’avais encore dit la semaine dernière à la Fleur de Blé ».

Valentine est très bien vue dans tous les rangs de la société ; on nous a donc aperçus à tous les bals, d’abord au bal du Gouverneur, où j’ai été coincé contre un pilier par l’égyptologue M. Capart,