Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/183

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— Dans vos quoi ?

— Dans mes calbottes…

— Qu’est-ce que c’est, une calbotte ?

— C’est ça, mon commandant.

Et il me montra, sous son comptoir, une caisse en bois que fermait un couvercle de pupitre.

— Une calbotte ? qui est-ce qui vous a appris ce mot-là ?

— Celui qui m’a appris pantoufle et drap de lit, mon commandant : c’est un mot que j’ai toujours entendu.

— Eh bien ! moi, je ne le connaissais pas !

J’étais content comme un collectionneur trouvant une pièce rare chez un petit antiquaire.

L’après-midi, à la séance du Cayaux-Club, j’ai présenté le mot ; j’aurais voulu le faire sur un plateau d’argent : figurez-vous que personne ne le connaissait ! Je déclarai que j’allais demander à la direction du Musée de la Vie Wallonne, à Liége, si le mot était usité dans le dialecte mosan.

— Ça m’étonnerait, dit Myen. J’ai été en apprentissage, il y a quarante ans, à Flémalle-Grande et je n’ai jamais entendu parler de calbotte. Un coffre à couvercle incliné, ça s’appelait un rikicasse.

On lui fit répéter : personne ne connaissait ce mot-là non plus.