Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/72

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— Lieutenant, il y a erreur ; ce n’est pas de l’eau.

Et le lieutenant de répondre :

— Est-ce que ça éteint ?

— Oui, lieutenant…

— Continuez !

Les pompiers ont continué et se sont rendus maîtres de l’incendie ; mais l’état des locaux, tant intérieur qu’extérieur, quand la pompe se retira, défie toute description.

Vous pensez si l’on a fait des gorges chaudes. On n’appelle plus X… que le lieutenant Cambronne.

Voyez pourtant comme le sublime est près du ridicule : moi, je trouve le « est-ce que ça éteint ? » presque cornélien… Si le mot avait été prononcé par Napoléon — et, qui sait ?, par moi — il serait peut-être devenu historique.

***

La Guigne au col verdâtre — comme on dit à Mons, ou à peu près — s’acharne après le nouveau lieutenant des pompiers. Voilà-t-il pas que le propriétaire de la maison Leclercq lui intente un double procès : un premier pour avoir déversé sur ses bâtiments de derrière des produits innommables ; un second pour le préjudice moral, le demandeur étant devenu l’objet de la risée publique, ce qui a une fâcheuse influence sur son commerce.