Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/84

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nombreux essais à hisser les boyaux du dévidoir au haut des montants ; finalement ils le firent en moins de trois minutes ! Le capitaine rayonnait : cette fois, il ne verrait plus, la rage au cœur, l’élément destructeur dévorer les mansardes que la lance ne pouvait atteindre !

Et l’on attendit avec impatience le premier feu.

Or, il se fit que, cet hiver-là, même à l’époque de la nouvelle année qui est celle des fortes échéances et des grands incendies, le feu ne prit nulle part dans la bonne ville de Mons. Les pompiers grognaient : beaucoup, rageurs, dormaient à moitié habillés, afin de courir plus vite à l’échelle quand ils seraient réveillés par la corne du veilleur du Château. Le plus jeune des voltigeurs parlait de mettre le feu au grenier de quelque vieille cassine, pour l’éteindre du haut de l’échelle et emporter sur son dos, par la fenêtre, un grand-père paralytique ou mieux encore, une femme en couches, ce qui est plus dramatique et tout-à-fait bien porté. Mais hélas, le temps s’écoulait et le veilleur ne voyait rien flamber.

Cela dura six mois — chose presque incroyable !

Une nuit enfin, — ta ra ta ta tut tûte ! — voilà que le Château se met à vacarmer : le feu venait d’éclater au faubourg d’Hyon ! Le sergent-clairon