Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/85

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n’eut pour ainsi dire pas besoin de sonner le rappel en courant de rue en rue : en moins de dix minutes, presque tous les hommes étaient là, casque en tête, hache à la ceinture. Six d’entre eux s’attelèrent à l’échelle Porta : dix autres aux deux pompes à bras, le reste aux dévidoirs : dans un grand bruit de cris, de ferrailles et de souliers, toute la compagnie traversa la place et enfila la rue d’Havré : de vrais diables à ressorts ! Des bourgeois, réveillés en sursaut, couraient à leurs côtés, criant « Habie ! » et « Au feu ! » sans même savoir où était l’incendie. Des voix proclamaient : « Vive l’échelle Porta ! » — et celle-ci de danser joyeusement sur le pavé, comme un grand faucheux : elle allait — c’est le cas de le dire — recevoir le baptême du feu !

Guidés par une patrouille de police, les pompiers arrivèrent enfin au lieu du sinistre.

Et un rugissement de colère monta : le feu s’était déclaré dans la cave !