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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/88

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Elle avait un sourire confiant et deux yeux clairs et francs, bleu azur.

— Tout seul, à l’usage, comme un bouton de guêtre ?… soit, Valentine… pardon, Mademoiselle Valentine…

— Oh !

— Quoi ?

— Valentine… pas Mademoiselle… je ne suis qu’une petite fille.

— Une jeune fille…

— Non ; une jeune fille doit se surveiller ; une petite fille se laisse aller… moi, j’aime mieux me laisser aller… laisser courir mes idées…

— À quoi rêvent les petites filles, Valentine ?

— J’en connais une, grand Gédéon, qui rêve voyages et aventures, comme un boy-scout. Malheureusement, elle n’a jamais vu que Mons et Jemappes ; elle se sent devenir triste quand elle regarde, sur la carte, tous les beaux pays qu’elle ne verra jamais… Si vous avez de beaux livres de voyages, grand Gédéon, il faudra les prêter à la petite fille : elle en aura le plus grand soin.

— Le grand Gédéon vous en prêtera, petite Valentine.

— Et si vous vouliez être tout à fait gentil…